En ce jour de Saint-Valentin et à l’heure où j’ai moi même rencontré l’amour, je m’interroge sur ce que l’on peut appeler le marché de l’amour.
La recherche de l’amour semble être devenue aujourd’hui une simple course à travers les rayons bondés d’un supermarché. Un supermarché où l’on ne sait plus où donner de la tête comme lorsque l’on doit faire un choix parmi une douzaine de marques de yaourts à la fraise (Quoi ? Les mecs et les yaourts c’est presque pareil !). Pour preuve, voyez les multiples applications de rencontre qui pullulent autour de nous. Que l’on s’en attriste ou que l’on s’en réjouisse, elles font indéniablement partie de notre quotidien. L’attrait suscité par cette nouvelle forme de romantisme 2.0 semble indiquer que multiplier de manière effrénée les relations est la norme. La surconsommation tant décriée ne touche plus seulement les biens matériels mais également nos relations avec le sexe opposé. Toutes ces applications créent l’illusion d’une source intarissable de partenaires potentiels à rencontrer. Comme le dit très bien Une trentenaire célibataire, nous sommes devenus boulimiques de l’amour ou plutôt de rencontres. Le glissement de l’écran vers la droite ou vers la gauche caractéristique de l’application Tinder me donne l’impression que les utilisateurs font le tri entre ce qu’ils souhaitent jeter et ce qu’ils souhaitent garder comme si nous étions tous devenus des produits de consommation périssables, à remplacer à la première occasion.
L’offre de partenaires potentiels, infinie et pléthorique, n’invite pas à la patience mais à une exploration rapide, immédiate et en quantité. Là où il y a quelques années encore la rencontre revêtait un aspect de rareté, elle se banalise aujourd’hui, tant elle devient aisée. Alors qu’hier nous étions en quête de la perle rare, aujourd’hui il s’agit davantage de trouver une aiguille dans une botte de foin.
Cette manière d’entrevoir les relations est à l’image de la société narcissique dans laquelle nous vivons et caractérise notre génération, la génération Y. Cette génération qui veut profiter de la vie sans entraves, obnubilée par le désir de vivre plus intensément et qui est finalement souvent dans une logique de compulsion. Ces applications de rencontre offrent en quelques sortes une réponse aux exigences des Millenials qui recherchent toujours plus de jouissance et ne veulent rater aucune opportunité. Le problème étant qu’en lieu et place de la liberté tant recherchée, on perd de vue notre quête affective et on récolte des frustrations. Nous vivons dans une dictature de l’avoir qui nous submerge par la multiplicité des tentations et cette opulence nous empêche en réalité d’aimer véritablement.
« L’utilisateur de ces applications se retrouve captif d’attentes sans cesse renouvelées. »
« Tinder est une machine à frustrer. »
« Le but de Tinder est moins de mettre les gens en couple que de les tenir en haleine. »
Dès lors, comment construire un couple solide dans une société égoïste et consommatrice ? Comment faire durer une relation lorsque l’on fait partie de cette génération qui veut tout, tout de suite et sans faire d’efforts ? Et comment faire perdurer l’amour lorsque tout change à toute vitesse autour de nous ?
À mon sens, la réussite d’une relation dépend moins de l’autre que de nous même. Aimer est un choix, une volonté. Nous devons réapprendre à prendre le temps. Prendre le temps de faire un travail sur nous même avant de partir en quête de l’amour. Prendre le temps de panser nos blessures et de faire le deuil de nos histoires d’amour passées. Prendre le temps d’être prêt. Prendre le temps de respecter l’autre. Prendre le temps de rencontrer la personne qui nous correspond et avec qui l’on est en phase. Prendre le temps d’être heureux et épanoui seul avant de faire entrer quelqu’un dans notre vie. À ce moment là seulement, nous pouvons imaginer un projet durable de couple. L’amour a besoin qu’on lui donne du temps et que l’on déploie de l’énergie pour lui. Nous devons apprendre à aimer sans s’illusionner, en acceptant l’autre tel qu’il est sans projeter sur lui nos fantasmes.
Arrêtons de nous bercer d’illusions, de croire que l’amour va nous tomber dessus un matin sans efforts, qu’il va régler nos problèmes, qu’il va nous rendre heureux ou épanouis. L’amour est une plus-value et pour vivre un amour heureux, il faut d’ores et déjà concentrer son énergie vers un seul but, celui d’être épanoui soi même. Prenez le temps de trouver votre équilibre et vous trouverez l’amour…
« Il est temps d’apprendre à aimer avec l’esprit de modération et de lenteur. »
« De notre façon d’aimer l’autre dépend aussi notre capacité à injecter de l’amour dans notre société en carence… »
À vos commentaires !
Pour aller plus loin, je vous conseille de lire « 21 clés pour l’amour slow » d’où sont tirées certaines citations de cet article.
J aime bien ta conclusion. C est vrai qu’ il faut prendre le temps de se trouver un équilibre avant de passer à 2. Je regarde mon ado et la plupart de ses relations passent d abord par son téléphone. Le spontané d une conversation ou d’une rencontre se perd.
J’aimeAimé par 1 personne
Exactement et on zappe dès la moindre difficulté rencontrée parce que l’offre est infinie… J’espère que la jeune génération à venir en prendra conscience et ne fera pas les mêmes erreurs que la mienne !
J’aimeAimé par 2 personnes
Très bon article. Franchement tout est dit, y a rien à ajouter. Merci de m’avoir cité.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci 😘 C’est ton article qui m’a donné envie d’écrire sur le sujet !
J’aimeAimé par 1 personne
C’est vrai que l’on prend plus le temps pourtant c’est plus sympa quand on le prend 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour,
Cet article est vraiment très bien écrit.
Je l’ai mis dans mes pense-bêtes pour le relire régulièrement… 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Ravie qu’il t’inspire ! 🙌🏽
J’aimeJ’aime
« Prendre le temps de rencontrer la personne qui nous correspond et avec qui l’on est en phase. Prendre le temps d’être heureux et épanoui seul avant de faire entrer quelqu’un dans notre vie. À ce moment là seulement, nous pouvons imaginer un projet durable de couple. »
Je ne pourrais pas être plus d’accord 😊
Très bon article !
J’aimeAimé par 1 personne
Merciiii ☺️
J’aimeAimé par 1 personne
Bonsoir,
Je fais également partie des millenials, j’ai écrit un article sur le sujet de la « déconnexion », j’y développe mon point de vue justement. Je suis tout à fait d’accord, j’ai également été comme ça, Tinder regonfle l’égo en quelques sortes même s’il ne nous permet pas de rencontrer quelqu’un… juste d’être like. Elle est donc dépassée selon moi. Je crois que ce que je recherchais à l’époque était de la réassurance… aujourd’hui je recherche des belles rencontres. Certains, voire quasiment tous vont vous poser la question fatidique « que recherches tu ? ». Eh bien dans la vie, posons nous cette question lorsque l’on discute avec quelqu’un, je ne crois pas. C’est bien dommage… Aujourd’hui, on doit « avoir un but » en allant quelque part, alors qu’on pourrait se rencontrer dans une ruelle lors d’un détour pour se perdre dans les rues. Je crois que ce n’est pas vraiment pour moi la plupart des applications à vrai dire. Je me suis globalement déconnectée de ces applis, j’en garde une ou deux qui me correspondent un peu plus… et je vois ce qu’il en est.
Je pense qu’il faut aussi sortir, aller à la rencontre de l’autre, sortir de sa zone de confort en rencontrant des personnes complètement différentes et voir où cela nous mène.
Je te remercie pour cet article très interessant et je suis d’accord, nous somme dans une génération de « sur-consommation » où l’on veut tout, tout de suite sans effort, sur un plateau d’argent si possible. Alors que finalement, c’est mille fois mieux de prendre le temps. C’est aussi le cas pour la nourriture… J’en parle également dans mon blog.
Alors merci, et à très bientôt,
Jessica
J’aimeAimé par 1 personne